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Comment choisir un vêtement ?

La question est à la fois simple et compliquée à vrai dire. Ne vous attendez pas à une conclusion définitive mais plutôt à une réponse de normand…😉 Traiter ce sujet nous est apparu comme une nécessité car nous avons observé des biais psychologiques dans les critères de choix d’un textile de manière générale.  

Et après tout, de quoi parle-t-on quand on parle de qualité d’un textile? D’un côté Il y a tous les critères physiques et mesurables : résistance au lavage, au séchage, au peluchage, à la déformation, aux frottements, à la décoloration…le caractère imperméable, infroissable, imputrescible…et d’un autre côté il y a tout ce qui est lié au domaine de la subjectivité : toucher, vibrance des couleurs, sensation d’agréabilité au porter…

Allons donc explorer la composition du textile et tous les traitements auxquels on peut le soumettre. J’espère que vous êtes bien accrochés à vos écrans car on va parler technique ici!

LA MATIÈRE PREMIÈRE

Le textile, qu’il soit utilisé pour construire une coque d’avion, un kayak, un club de golf (fibre de carbone), certains types d’isolants (fibre de verre) ou tout simplement un polo (coton), est composé avant tout de fils, qui sont constitués de fibres textiles. 

Ces dernières sont elles-mêmes composées de fibrilles, qu’on obtient à partir de matières premières. Les fils de cette matière première sont ensuite assemblés (tissés ou tricotés), pour obtenir le textile voulu, et sont traités afin d’apporter des propriétés spécifiques (teinture, adoucissant, déperlant…)

Pour bien évaluer un textile, il faut donc s’intéresser à 4 éléments : la fibre, le fil, le tissage et l’ennoblissement.

LA FIBRE

La qualité d’un textile va être tout d’abord déterminée par la fibre qui le constitue. C’est un bon début, mais ça ne fait pas tout. En effet, la manière dont cette fibre va être utilisée, va aussi beaucoup participer au résultat final.

Nous disions donc que la qualité de la fibre est primordiale…

On distingue 3 types de fibres : les fibres naturelles, les fibres artificielles, et les fibres  synthétiques.

ikone formation textile interne

Les fibres dites naturelles sont constituées de matières animales, végétales ou minérales.

Les fibres artificielles sont issues de matières naturelles qui ont été transformées. 

Les fibres synthétiques ont été créées de toutes pièces à partir de polymères de synthèse. 

Nous avons donc d’un côté les fibres purement naturelles, et de l’autre les fibres tout ou en partie synthétiques dont la production est sous contrôle (physique/chimique), avec un résultat toujours homogène, en opposition avec les fibres naturelles qui elles dépendent de la source de la fibre, ce qui crée une inconstance dans la qualité. 

D’une manière générale, quelle que soit la matière première, une fibre plus fine, plus longue, et plus homogène donnera un meilleur fil, avec lequel on fera un meilleur tissu.

LE FIL

Pour faire un tissu, il s’agit grossièrement d’aligner en parallèle des fils et de faire passer un autre fil dessus et dessous.

tissage

Du coup, un bon fil, c’est une belle matière qu’on a longuement filée, et c’est aussi le fil qui est cohérent avec vos attentes (pour faire des torchons qui essuient bien ou pour faire un pull tout doux…).

On définit un fil par son titrage, c’est-à-dire la masse en grammes de fil qu’on obtient pour 10 kilomètres de fil (l’unité de mesure est le décitex). En gros, avec un fil à gros titrage, on pourra faire un tapis, et avec un fil à petit titrage, on pourra faire une chemise de luxe.

La qualité d’un fil va également résider dans le nombre de filaments, et leurs torsions.

Le fil est en effet constitué de fibrilles que l’on tord ensemble. L’unité de mesure de cette torsion est le “twist” (nombre de torsions sur une longueur donnée).

schema torsion fil

Plus il y a de torsions par centimètre et plus le fil sera solide, homogène et machinable. Mais apporter des torsions à un fil prend du temps, et donc a un coût. Par conséquent, un fil moins torsionné sera moins coûteux et moins solide. Vous voyez où on veut en venir?…

LE TISSAGE

Le tissage est l’assemblage des fils en vue d’obtenir un tissu. Pour obtenir un tricot, on parle de tricotage. La manière dont un textile est tissé va déterminer sa densité, sa résistance, sa texture…

 

Densité (grammage) 

C’est un élément qui apparaît dans toutes les fiches techniques des textiles. C’est cependant plus un indicateur d’épaisseur et de prix que de qualité. 

La densité d’un textile correspond à son poids par centimètre carré de tissu. 

  • < 100 g/m²: tissus fins et/ou vaporeux: voiles, gazes, etc.
  • entre 100 et 170 g/m² : tissus destinés à faire des chemises, des robes, en coton, viscose, …
  • entre 170 et 230 g/m² : tissus plus épais, pour vêtements plus struturés, comme des pantalons ou des vestes légères
  • entre 230 et 340 g/m², toiles Denim, les molletons, les toiles à sac, ….
  • au-delà de 340 g/m², draps de laine (à manteaux), les jeans épais, les tissus d’ameublement, les serviettes de bain, …

Il est vrai que l’on a tendance a associer qualité et épaisseur. Ce n’est pas vrai, mais ce n’est pas faux non plus…
Plus un textile sera epais, et plus il aura tendance à durer dans le temps car la perte de matière aux lavages sera en % moins importante que pour un textile leger.
Par contre  un textile épais de mauvaise qualité sera moins durable qu’un textile léger de bonne qualité…

 

La contexture (nombre de coups)

Ce mot très technique est utilisé pour parler du nombre de fils tissés par centimètre carré de tissu. En gros, si on prend le même fil de coton, et qu’on le tisse de manière plus ou moins lâche, et qu’il y a plus ou moins de fils par centimètre carré de tissu, alors nous allons obtenir des résultats bien différents, avec des qualités de tissus différentes : 

  • tissé lâche : tissu type gaze
  • tissé serré : tissu doux, fin, léger
  • tissu très serré : tissu ferme, résistant aux frottements

Il semblerait donc qu’un nombre élevé de fils au centimètre carré soit un gage de qualité car :

  • le tissu a plus de tenue, se déforme moins, se froisse moins
  • le tissu garde mieux les formes, les volumes, la coupe
  • le tissu a une meilleure résistance au frottement

Cependant, certains trichent en doublant ou triplant l’épaisseur d’un fil de mauvaise qualité, mais ce ne sera jamais équivalent à 2 ou 3 fois plus de fils tissés. 

 

L’Armure

En tissage, une armure définit la manière dont les fils s’entrecroisent pour créer la texture d’une étoffe.

Dans l’image ci-dessous vous remarquerez que « Satin » est un type de tissage, un type d’armure, et non le tissu en lui-même. On peut avoir des satins de soie, des satins de coton, de lin, de laine…

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L’ENNOBLISSEMENT

L’ennoblissement est l’ensemble des colorants et produits de finition que l’on applique sur le tissu ou sur les fibres avant tissage pour lui donner ses propriétés particulières.

Il existe différents types de traitements et la liste ici est non exhaustive.

LA COLORATION

La coloration est l’ennoblissement le plus connu. 

Une coloration de qualité est une coloration qui :

  • résiste dans le temps 
  • résiste aux U.V.
  • résiste au lavage/dégorgement
  • résiste aux frottements

 

LE MARQUAGE

Ça, c’est notre métier! La sérigraphie, la broderie, le transfert, l’impression numérique…c’est de l’ennoblissement. D’ailleurs, si vous avez un doute sur la technique de marquage à  choisir pour votre prochaine commande, on a écrit un article sur le sujet pour vous guider et prendre une décision éclairée.

 

L’ENSIMAGE

L’ensimage est une huile ou corps gras qui lubrifie la fibre textile, qui peut rester sur le vêtement, avant le premier lavage. 

L’ensimage « textile » appliqué sur les filaments, en sortie de filière consiste à déposer un agent de liaison assurant la cohésion des filaments entre eux, diminuant l’abrasion et facilitant les manipulations ultérieures (tissage) et évitant la formation de charges électrostatiques.

Elle agit comme une protection contre les contraintes mécaniques lors de la production. Elle peut donner une illusion de qualité du tissu car elle confère au tissu une impression de douceur.

 

LES TRAITEMENTS D’APPRÊT

Il existe des traitements mécaniques et des traitements chimiques afin de conférer différentes caractéristiques au textile. Parmi ceux qui existent, nous en citerons quelques-uns seulement, car il en existe beaucoup! 

Les apprêts de tenue à l’usage :

  • les apprêts infroissables
  • le pliage permanent
  • la stabilisation dimensionnelle
  • l’apprêt infeutrable sur laine
  • les produits destinés à améliorer les niveaux des solidités des teintures.

Les apprêts de protection :

  • hydrofugation : le tissu est enduit d’un agent chimique comme le silicone qui repousse les liquides tout en conservant le passage de l’air (contrairement à l’imperméabilisation). Ce traitement n’est pas permanent et supporte mal les frottements, lavages et nettoyages. (exemple de traitement hydrofuge : le Téflonnage)
  • imperméabilisation : le tissu est étanche à l’eau et à l’air
  • oléofugation / apprêts antitaches. Il existe deux genres d’apprêts, les apprêts « Soil repellent », rendant oléophobe la surface du textile, qui « repousse » les taches, et les apprêts « Soil release », rendant hydrophile la surface du textile, ce qui facilite l’élimination des taches au lavage.
  • ignifugation : traitement destiné à rendre les matières textiles ininflammables en supprimant les possibilités de propagation de la flamme.

 

CE QU’IL FAUT RETENIR 

À la lumière de ces nouvelles informations, le choix du textile vous appartient mais vous devez garder en tête quelques éléments clé. Un textile de qualité c’est :

  • une matière première de qualité
  • un assemblage de qualité
  • un traitement chimique de qualité
  • une confection du vêtement faite dans les règles de l’art 
caractéristiques textile

Vous l’aurez donc compris, il est difficile de ne prendre en compte qu’un seul critère pour déterminer la qualité d’un vêtement (ou tout autre textile). Autant d’éléments qui ne sont pas forcément disponibles et/ou compréhensibles clairement sur les fiches techniques des produits proposées par les acteurs du textile personnalisé.

C’est la raison pour laquelle nous vous invitons à nous interroger, et à nous faire confiance, sur la qualité des produits que nous proposons dans nos différentes gammes. En effet, ils ont été testés par nos équipes et validés par nos ingénieurs textile. Notre métier est de vous orienter vers le textile le plus approprié à votre usage, et même si nous vous proposerons dès que possible des gammes de qualité et éco-responsables, alignées avec les valeurs d’Ikone, nous respecterons toujours votre choix.

Auteur / autrice

  • Antoine Morvan

    Ingénieur textile de formation, avec plus de 15 années d'expérience dans la production textile mondiale, Antoine est passionné de sports outdoor. Il a co-fondé Ikone en 2019 et occupe le poste de Directeur général.